Le principe consiste à intercepter les insectes pendant leurs phases de déplacements aériens. On utilise la tendance des coléoptères à se laisser tomber lorsqu’ils rencontrent un obstacle pendant le vol.
Pour ce faire, on utilise une grande plaque de Plexiglas® fixée en haut par deux points d’attaches (entre 2 arbres), le tout fixé à une gouttière en PVC de taille adaptée dans la partie basse (à l’aide de 2 ou 3 tiges filetées en inox traversant la plaque et tenant l’ensemble). Cette dernière doit également être équipée d’un bouchon de vidange (permettant de vider le piège une fois par semaine afin de trier les espèces qui nous intéressent) ainsi que de petits trous de "trop-plein" dans la partie haute afin d'éviter tout débordement en cas de fortes pluies. Le liquide que l’on met dans la gouttière est constitué d’un mélange d’eau, de sel et de produit vaisselle ; le sel pour sa fonction de conservateur naturel (permet de garder l’intégrité des spécimens pendant une semaine ; surtout en climat tropical, les spécimens seraient fortement dégradés en moins de 3 jours !) et le produit vaisselle pour son effet mouillant (permet de diminuer la tension superficielle de la surface de l’eau, favorisant le maintien des insectes dans le liquide).
Il est également important de bien veiller régulièrement à la propreté de la plaque transparente ayant tendance à rapidement s'opacifier sous l'effet de notre climat chaud et très humide !
On place les pièges dans diverses zones afin d’avoir un échantillonnage représentatif de la zone prospectée : sous-bois, lisière de forêt, proximité d’un chablis* et de bois mort etc…Il est également possible de placer ces pièges en canopée, rendant l'opération un peu plus compliquée par l'installation de cordes de rappel reliées à un système de poulies etc... Cette dernière technique peut s'avérer très intéressante si l'on repère un arbre en fleurs. En effet, les espèces floricoles de la sous-famille des Lepturinae par exemple, peuvent être capturées de cette manière.
Le relevé se fait donc une fois par semaine, à l’aide du bouchon de vidange et d’une grande passoire à mailles fines (pour ne pas laisser passer les plus petits exemplaires !). Le tri des spécimens se fait ensuite au calme, à l’aide d’une pince souple, d'une loupe éclairante et d’un bac de tri de couleur blanche.
Il est important de manipuler les plus petits spécimens avec grand soin, le séjour de quelques jours dans le liquide ayant tendance à les rendre très fragiles avant séchage.
*chablis : il s'agit d'un arbre déraciné et tombé au sol pour diverses raisons (attaques de xylophages, tempête, arbre en fin de vie etc...). Souvent, en milieu primaire, un gros arbre qui tombe entraîne avec lui plusieurs arbres de tailles inférieures, créant ainsi une trouée de lumière ou une petite clairière. C'est une configuration très intéressante pour la pose de pièges d'interception, bon nombre de coléoptères xylophages étant attirés par ce phénomène.